Les MD 311 – 312 & 315 « Flamant »
Le Flamant a effectué son premier vol le 10 Février 1947 à Bordeaux Mérignac.
Réalisé par la Société des Avions Marcel DASSAULT, il répond à une demande de l’Armée de l’Air pour un appareil bimoteur de transport léger.
Il a été le 1er appareil a porter le nom de Dassault, constructeur précédemment connu sous le nom de Marcel Bloch.
Il a été décliné en 3 versions :
- MD 315 (armé) pour les missions d’appui tactique,
- MD 311 (nez vitré) pour l’entrainement à la navigation et au bombardement
- MD 312 (double commande) pour la formation des pilotes de multimoteurs, ainsi que les liaisons.
Le Flamant dans ses différents versions a été produits à 318 exemplaires dont 25 pour l’Aéronautique Navale.
En l’espace d’une trentaire d’années, la totalité des Flamants produits a effectué environ 1 250 000 heures de vol.
CARACTERISTIQUES
- Constructeur : Marcel Dassault
- Utilisateurs : Armée de l’Air, Aéronautique Navale
- Envergure : 20,21 m
- Longueur : 12,58 m
- Hauteur : 4,90 m
- Poids à vide : 4910 Kg
- Poids max : 6400 Kg
- Masse Maxi : 6400 Kg
- Vitesse Maxi : 380 Km/h
- Vitesse croisiere : 340 km/h
- Rayon d’action : 1500 Km
- Autonomie : 1200 Km
- Motorisation : 2 SNECMA 12 T 06 B de 605 cv, dérivés du moteur allemand ARGUS AS10 équipant le Siebel.
Histoire du n°189
1952
Le Marcel Dassault n°189 a effectué son 1er vol le 7 octobre 1952 à Bordeaux Mérignac. Durant de nombreuses années, il a servi pour le transport d’autorités civiles et militaires à partir de la base de Villacoublay au GLAM 2/060.
IL a également volé pendant de courtes périodes pour le CEAM (Centre d’Expérimentations Aériennes Militaires) de Mont de Marsan ainsi qu’au profit EL 41 (Escadre de Liaisons) et de la 2ème Escadre de Chasse de Dijon.
Le «189» a achevé sa carrière sur la base aérienne d’Avord, au sein du GE 319 (Groupement Ecole) chargé de la formation des élèves pilotes de transport.
1983
Réformé après 7 846h de vol pour l’Armée de l’Air, notre «Flamant» n°189 atterrit sur le terrain de Corbas en juillet 1983. Il a été donné à l’aéroclub de Villeurbanne (ACV) pour décorer, être mis en «pot de fleur» devant leurs locaux.
Il fit l’objet d’une première tentative de remise en vol quelques années après par les membres de l’aéroclub mais devant le manque de moyens techniques et financiers, le projet est abandonné.
Exposé à tous les vents, il se dégrade lentement.
En 1989, le projet est relancé par un petit groupe de 5 passionnés qui décident de former une «section avions anciens» au sein de l’aéroclub local, section qui deviendra autonome par la création d’une association «Les Ailes Anciennes de Corbas» dès 1992.
1992
les «Ailes Anciennes de Corbas» sont créés pour entreprendre sa préservation et potentiellement sa remise en état de vol.
1995
Suite à l’effondrement du hangar précédent, un nouveau bâtiment , capable de l’abriter, est mis en chantier
1998
Le bâtiment est fini et apte à recevoir son «bébé»
Janvier 2000
Le MD312 N°189 est racheté par les «Ailes Anciennes de Corbas»
Un contrôle complet des structures de l’avion commence pour lister les travaux à faire. Il faut tout démonter, quelques fois dériveter, puis effectuer un traitement anticorrosion.
Entre temps la visserie subit le même sort
Le décapage des couches de peinture commence
Eté 2000
L’empennage et les dérives sont séparés du fuselage et entièrement révisés.
La partie fixe des empennage est reposée sur l’avion en septembre
Hiver 2000
Le décapage de la cellule continue.
Les hublots et vitres du poste de pilotage sont démontés et remis en état
Durant cette période, l’association a l’occasion d’acheter deux moteurs et 2 hélices en conteneurs. Ils sont révisés et plein potentiel. Il faudra un an aux bénévoles pour rembourser l’emprunt nécessaire à cet achat.
Les réservoirs d’essences sont remis en état, testés et repeints.
2001
Le démontage et décapage de l’intérieur «cargo» et poste de pilotage commence.
Les commandes de vols sont vérifiées ainsi que les circuits électriques, hydrauliques et carburant, certains éléments sont changés.
A la fin de l’été, l’intérieur cabine est repeint et, dans le cockpit, les instruments retrouvent leur place et sont branchés.
Une deuxième équipe vérifie les ailes et re-conditionne les commandes de vol.
Automne 2001
On monte les volets, les ailerons et tous leurs débattements sont mesurés. On remonte tous les hublots et les plexiglas neufs du poste de pilotage.
2002
En juin le décapage avant peinture est terminé
Les bords d’attaque et les karmans sont remontés
De même que les parties fixes de dérive
Le «grand» chantier peinture peut commencer.
Fin juillet c’est un nouvel avion qui sort du hangar.
Il reste encore à poser les marquages, puis à finir la décoration à l’aérographe.
Vient la mise en place des nouveaux moteurs et des hélices.
Les 7 et 8 septembre 2002, l’avion terminé est présenté en statique.
Durant l’hiver les trains d’atterrissages ne tiennent pas la charge de l’avion.
Il faut changer les 3 jambes de train et les freins par des éléments neufs, ce qui est fait courant février 2003.
Mai 2003
Les essais de rétraction de train d’atterrissage sont effectués sur chandelles.
Juin 2003
Les essais moteurs commencent, et le 9 juin, les deux moteurs tournent correctement durant 30mn.
On en profite pour faire des essais de cône d’hélice !
Finalement, le rouge lui va mieux !!
Le 23 août, le flamant effectue ses premiers essais de roulage et de freinage. On procède aux accélérations/arrêts sur la piste..
Il faut refaire les réglages et le calage des hélices.
Fin septembre 2003
On installe les radios et transpondeurs.
Le 11 octobre l’avion passe sur des balances électroniques et sa fiche de pesée est établie.
Le 21 novembre, après visite de la DGAC, une autorisation de vol est délivrée.
Avant le premier vol il faut encore changer les deux magnétos des moteurs, ce qui est fait dans la journée.
Le 23 novembre 2003 le Flamant N°189 effectue son 1er vol depuis plus de 20 ans.
Décollage !
Il vole….
… Sans problème
